chirugiens

Le phimosis chez l'enfant :

causes et traitements

Le phimosis : définition

Étymologiquement le terme phimosis vient du latin « phimosis » et du grec « phimôsis » qui signifie «muselière ». Le phimosis correspond à une étroitesse de l’extrémité du prépuce (appelé aussi orifice préputial). Le prépuce est le repli de peau qui recouvre et protège le gland.

Ce rétrécissement de l’orifice du prépuce empêche le prépuce de se rétracter facilement et complétement en arrière du gland.

On distingue deux formes de phimosis :

  • le phimosis complet : le décalottage du gland est impossible au repos et en érection.
  • le phimosis incomplet. : le décalottage du gland est possible au repos mais difficile voir impossible en érection.

Voici 4 exemples de phimosis total : le décalottage est difficile ou impossible.

 

Prépuce : enfant et maman

Le prépuce à la naissance

Le prépuce de votre nourrisson est normalement épais, long et peu souple et la quasi totalité des nouveau-nés présente un phimosis (95%).
Dans la majorité des cas, grâce à la croissance et aux érections, le prépuce va spontanément se rétracter dans les premières années de vie.

Il ne faut donc pas toucher au prépuce de votre enfant lors de ces premières années.
Le décalottage serait nécessairement agressif, même si il est réalisé avec précaution, et pourrait entrainer une cicatrice (sous forme d’adhérences) et bloquer le processus normal de rétraction du prépuce.

Le prépuce à la fin de la première année

La moitié des enfants peuvent baisser leur prépuce en arrière du gland.
90% des petits garçons y arriveront avant leur 3 ans de vie.

Le prépuce à partir de 3 ans

Certains médecins parlent de phimosis à partir de 3 ans, d’autres posent cette limite à 6 ans

(8% des enfants de 6 ans ne parviennent pas à rétracter leur prépuce en arrière du gland).

Il est à noter que le diagnostic de phimosis est souvent un peu surestimé.

Le prépuce passé 6 ans

Il peut rester encore des adhérences à minima plus ou moins accompagnées d’une accumulation de smegma rendant le décalottage difficile et pour autant il ne s’agit pas d’un vrai phimosis nécessitant un geste chirurgical.

Le prépuce à l’adolescence

On estime à 1% le nombre d’adolescents souffrant d’un vrai phimosis.

Pour ces adolescents, c’est le manque d’information ou la difficulté de communication avec leur parent et/ou leur médecin de famille, qui explique que le dépistage et la prise en charge et l’opération du phimosis se trouvent différés dans le temps.

Souvent c’est donc une fois que l’adolescent devient un jeune adulte et qu’il est prêt pour une vie sexuelle que les questions surgissent et que l’adolescent consulte un urologue pour la première fois.

Le diagnostic de phimosis ne peut être réalisé que par un spécialiste. Il nécessite de l’expérience et un examen clinique rigoureux.

Aucun geste de décalottage n’est à recommander chez l’enfant de moins de 6 ans. Au delà, en cas de doute sur un phimosis, avant tout traitement, une consultation chez un urologue pédiatre est conseillée. Si nécessaire l’uro-pédiatre pourra pratiquer une opération du phimosis.

Le phimosis : le traitement médical

ATTENTION : LA GYMNASTIQUE DU PRÉPUCE NE DOIT EN AUCUN CAS ÊTRE EFFECTUÉE SUR UN ENFANT.

Elle peut être réalisée chez, et par, l’adolescent, uniquement si elle est conseillée par un chirurgien urologue, après une consultation et un examen clinique rigoureux, si celui ci a établi un diagnostic de phimosis partiel simple et éliminé une contre-indication à cette gymnastique.

A RETENIR : La gymnastique du prépuce peut être tentée chez l’adolescent uniquement en cas de phimosis incomplet (cf définition), diagnostiqué au préalable par un urologue, et elle n’est absolument pas recommandée chez un jeune enfant (sauf avis contraire d’un uro-pédiatre).

MISE EN GARDE : EN CAS DE LICHEN SCLERO-ATROPHIQUE, MYCOSE, ECZÉMA, CONDYLOME, PHIMOSIS SERRÉ.

Cette technique d’élargissement du prépuce pourra aggraver le phimosis en créant des lésions voire des saignements, une surinfection, une rétraction complète de l’orifice préputial rendant obligatoire et urgente la circoncision.

Raisons pour lesquelles une consultation avec un chirurgien urologue est indispensable au préalable.

 

Gymnastique du prépuce : techniques

Ce stretching du prépuce s’inspire des publications concernant les phimosis chez les enfants.
Cette gymnastique n’a jamais fait l’objet de publication chez l’homme adulte, aussi cette méthode n’est donnée qu’à titre indicatif.

PREMIERE ETAPE : élargissement simple du prépuce (à ne pas réaliser en cas de signes d’infections urinaires)
Une fois par jour pendant 6 semaines, sous la douche ou dans le bain.

  • Pincer l’orifice du prépuce (repli de peau qui recouvre et protège le gland) entre pouce et index.
  • Tirer votre prépuce vers le haut comme pour l’allonger et le faire dépasser du gland.
  • Uriner dans votre prépuce jusqu’à le distendre, séparant ainsi le prépuce du gland en formant un petit ballonnet.
  • Dès qu’une douleur survient n’insistez pas et lâchez le prépuce.
  • Tirez le prépuce ensuite vers le bas pour découvrir le gland. Attention : Ne cherchez pas à découvrir le gland à tous prix au risque d’aggraver le phimosis et de créer un paraphimosis. Réalisez cet exercice une fois par jour jusqu’à obtenir une distension du prépuce. DEUXIEME ETAPE : agrandir l’orifice du prépuce

Sous la douche ou dans le bain, sur une verge au repos :

  • Tirer le prépuce le plus loin possible vers la base de la verge
  • Comprimer le gland entre les deux index pour permettre le passage de vos doigts à l’intérieur du prépuce.
  • Faire remonter ensuite le prépuce vers le haut du gland entre pouce et index.
    Il faut rouler le prépuce comme on le ferait avec du papier à cigarette ou un crayon
  • Quand le prépuce est un peu plus souple vous pouvez le tirer en arrière du gland. ATTENTION : ne restez jamais décalotté (en position basse) trop longtemps car vous risquez un paraphimosis (étranglement du gland par l’anneau préputial par impossibilité de recalotter)

Phimosis et corticoïdes

A RETENIR : cette gymnastique est souvent associée (ou remplacée le plus souvent chez l’enfant) par une application de corticoïdes sur le prépuce au quotidien. Consulter un urologue pédiatre.